Le calvaire de TchikatiloDe Mikhail Volokhov
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Et je comprends que chaque enfant a beaucoup de parents. Le père, la mère, un oncle, une tante, des amis. Mais. les cinquante que j'ai tué ne pouvaient avoir des milliers de parents. Je ne suis pas Boris Godounov, je n'ai pas assassiné le tsarévitch. J e ne suis pas plus ce chien d'Ivan le Terrible, mais je ne suis pas, putain, un deuxième Joseph Staline. Et le fait que je leur ai donné une mort digne des bienheureux et qu'ils sont maintenant lavés de tout péché, ça, ils ne veulent pas le comprendre, pas plus que leurs enfants ne sont allés directement au paradis en évitant l'enfer terrible de la vie. Ils n'ont pas eu le temps d'entrer en sixième qu'ils sont déjà montés au paradis. Certes, ils ont un peu souffert avant de mourir... Et dites moi, qui meurt sans souffrances, dans cette vallée des pleurs, putain, dans cette vallée cosmique. Il faut gagner, putain, et mériter le chemin qui mène au paradis, au prix de grandes souffrances.
A qui prouveras-tu quoi que ce soit par cette vérité géniale, doux rêveur? On tue pour la vérité. A fortiori pour la vérité juive et russe. Et on les tue d'une façon tellement cruelle, putain, des bêtes! ce bétail qui tue comme du bétail et tue les prophètes de la terre russe compatissante. Et vous voulez , vous; bétail de gare, que les petits enfants avec leurs âmes pures deviennent du bétail, comme vous? Qu'ils deviennent des commerçants, des raquetteurs de passage, et qu'ils soient prêts à s'entr'égorger pour une poignée de dollars contre cet ordre des choses, contre le sens des aiguilles d'une montre, vous ne devez pas protester et si, parmi vos enfants; l'un était devenu un maniaque comme moi, seriez vous prêt a. envoyer à Dieu, au paradis, vos enfants innocents? Vous n'avez rien contre le fait que j'envoie au paradis, chez le Bon Dieu des futurs maniaques cordiaux qui sont encore aujourd'hui innocents et en germe? Mon avocat de juif, putain, n'a pas encore dit pour ma défense cette vérité géniale et humaine, ce sale youpin, cette gueule d'enfoiré. Moi, je n'ai pas peur de la mort, surtout si on me la donne d'une balle au cours d'un combat. Quel con cet avocat, pourquoi doit-il encore toucher des honoraires alors qu'on m'a condamné à mort. Et pourquoi est ce que j'ai enlevé mon pantalon au tribunal, et que je leur ai montré ma queue à tous et que je lui ai fait prendre froid? Là-bas, pendant le procès, c'était sans arrêts un vrai bordel avec ce courant d'air. La porte s'ouvre, se ferme, les médecins entrent avec des infirmières, tous en blouses blanches pour flanquer des piqûres contre les crises cardiaques de salles de gare, et ils créent le courant d'air et cette puanteur avec ces médicaments. Un tribunal populaire, d'état et il n'y a aucun ordre et on s'étonne, après ça. Staline a mis de l'ordre et ça n'a pas plu. Ils ont couvert de merde Lénine, quand s'est devenu possible, quand on a donné l'autorisation de jouer aux dissidents. Et qui en a donné l'autorisation? Ceux-là mêmes qui auparavant, à toutes les réunions du parti étaient toujours assis au présidium et signaient les arrêts de mort prononcés au nom de Staline et de Lénine. Eh bien, c'est absolument comme baiser Ninel sous le porche au froid. Faire de l'onanisme, se masturber? Et puis quel bordel d'hypocrisie. Tu restes trois heures à te geler sous le porche serré contre elle dans ses bras et elle ne t'invite pas à monter chez elle pour baiser. Eh quoi, Ninel aussi a réveillé et provoqué en moi le sadique. Une bête. Pendant trois mois, tout l'hiver, je lui ai offert des fleurs, des oeillets couleur bordeaux, comme la couleur de l'amour, de la violence et du sang et je les achetais au marché, chez les caucasiens les plus chers et les plus beaux. Et elle ne m'a pas laissé baiser avec son amour platonique, elle m'a baisé le cerveau. Et cet amour m'a frappé aux endroits les plus vulnérables comme des coups aux couilles. Et elle me disait que j'étais une femmelette et qu'il n'y avait rien en moi de mâle. Et tu as vu, maintenant, un reportage sur moi à la télévision. Je n'ai fourré ma main dans ton slip qu'une seule fois et j'ai saisi ta chatte. La fête, ça n'arrive qu'un' fois dans la vie. Putain, putain, putain, moi, je te déclamais du Voznessenski, mon poète préféré à la télévision. Retirez l'effigie de Lénine. des billets de banque. I1 est pour les drapeaux et les étendards. Alors que Brodsky, putain, ce juif reçoit le prix Nobel. Et Staline a aidé tous ces cons de juifs a obtenir le prix Nobel. Et Pasternak ei Cholokhov ci Soljenitsine et ce pédé de Gorbatchev. Putain, c'est toute une autre histoire. I1 a donné, merde, la liberté à la Russie. Merci, putain, pour des siècles, pour cette liberté. Et merci pour cette peine capitale. On va me descendre d'une balle comme un vrai poéte. Les génies ne font pas de vieux os ici-bas, qui plus est dans la géniale Russie. En Russie, nous sommes tous des génies et c'est pour ça qu'il y a le bordel le plus génial. Et je suis le seul en Russie à être comme ça. Je suis le seul à avoir obtenu une gloire mondiale, universelle. Et combien y a-t-il au monde de sadiques géniaux qui, comme des cons font leurs grandioses affaires dans l'anonymat. Putain d'enfoiré. Si on donnait le prix Nobel du sadisme, merde. On en trouverait des masses de perles rares en Russie. Jugez, vous mêmes ou on va. Nous. avançons. joyeux amis. Joyeux voisins et toute la chère famille. Pa pa pa " " " ". Nous emmènerons avec nous le chat. Le singe et le perroquet, en voilà une équipe. Quelle équipe. J'ai cueilli des fleurs rouges quand les fleurs étaient toutes épanouies et elles ont répandu le sang de l'amour quand je les tuais d'un amour tendre. Il ne faut vivre, on ne peut vivre sur le terre que dix ans. Et, si vous êtes un génie hors pair et l' ami numéro un de la nature cosmique et que vous avez vécu ici bas quarante ans, alors, la nature elle-même vous appellera pour l'aider à briller, à cueillir les petits enfants de dix ans et à élever au paradis leurs âmes sans péché. Et maintenant, putain, pour cette poésie, ces enfoirés vont me flinguer. Nicolas, le joueur de dominos, disait que le pistolet était relié à un système de détection électronique. Un beau jour, tu passes par le couloir pour aller à la promenade et le système se met en marche et le pistolet électronique envoie une balle qui vient te trouer le crâne. Et c'est comme qui dirait personne n'a appuyé sur le gâchette et ne porte la responsabilité. Pas besoin, putain, de se repentir ensuite. Qu'est ce que Svetlana, ma petite femme peut bien penser de moi. Il fallait y penser plus tôt. Et elle ne sait même pas baiser dans la baignoire. Je veux lui apprendre mais elle ne veut pas. Je lui demande de me sucer la bitte et elle me dit que mon filet lui semble être trop salé. C'est bien sa faute, putain et il lui a fallu quitter la maison et éloigner d'ici nos merveilleux petits Stiopotchka et Lydotchka. Sinon, ces salopards de gens vont, par vengeance, saigner ces innocents de dix ans, mon propre sang. Moi, je trucidais et je baisais sur un plan et un espace spirituel Et j'ai, quand même, pris mon pied, comme un russe, lors du procès. C'était aussi agréable de conduire les flics, d'observer leurs réactions quand ils déterraient le petit cadavre d'un enfant. Et aussi étrange que cela puisse paraître, tu éprouves le plus grand et le plus tendre plaisir, après tous ces merveilleux crimes. Et, putain, tu égorges, tu tues un petit enfant en dix, maximum quinze minutes en faisant tourner progressivement le couteau dans la plaie. Et voilà, comme ça, plus de cinquante fois, j'en ai eu des aventures sexuelles. Et si on multiplie cinquante petites fois, ne fût-ce que par deux petites heures, cela donne cent petites heures, un peu plus de deux fois quarante huit heures. Et le procès, lui, putain, il a duré sept années. Voilà où j'ai pu prendre mon pied, mon plaisir pour de vrai. Et on m'a exprès fixé un châtiment juif sans souffrances, sans le plaisir de la souffrance russe. Le système électronique s'enclenche, et voilà, plus de serge. Avant, il y en avait des châtiments, sur cette terre. On empalait, oui, on vous enfonçait un pieu dans votre charmant trou de balle, on vous écartelait, putain, sur la roue d'un carrousel, devant le peuple. En Chine, pays à la plus ancienne culture, un bambou vous déchirait le ventre, ou on vous mettait dans une fourmilière, on vous jetait en pâture aux fourmis, ou on vous soumettait au supplice de la goutte d'eau qui pendant des jours s'écoulait d'une source d'eau minérale et tombant sur votre petit crâne. Et pendant des années cela a été agréable pour tout le monde, tous y trouvaient leur compte, les bourreaux, les victimes, et le peuple. Votre peuple aussi est venu avec enthousiasme assister à mon jugement. Ce serait un péché de se plaindre, j'ai eu un vache de succès. Quand j'ai montré ma queue toute chaude à la caméra pour qu'ils la filment, ça a fait l'effet d'un coup de vapeur dans un bain russe. Mon avocat m'a conseillé de faire semblant d'être schizophrène. A ça, non, putain, camarade avocat juif. Pour ce qui est de la folie, je suis à jour comme un abajour, j'ai montré à toute cette belle et chère humanité ma bite simplement comme ça. Les juifs, vous avez entendu parler de l'altruisme? C'est vous qui, à la télévision, avec votre sperme judaïque innondez les cerveaux et recevez, putain, en échange, pour avoir totalement perverti des gens simples aux yeux bleus, le prix Nobel. Et ici cette Ninel je l'ai embrassée par un froid russe sibérien et cette chienne, putain, elle ne m'a pas laissé baiser. Putain, le dernière fois que je l'ai embrassé je l'ai sortie exprès de ma braguette et elle, putain, naïve, elle s'est mise à éjaculer toute sa semence sur ses chaussures. Et cette salope a tout de suite réagit. Elle s'est mise à gerber sur la neige du chemin. Quand son athlète Kgébiste, Kolochine, l'haltérophile, champion du monde, lui baisait la gueule, ça ne la faisait pas vomir. Là, elle ne dégueulait pas cette chienne. Et moi, j'ai pas fait exprès d'éjaculer sur cette salope; mais elle, elle a recouvert de ses vomissures toute la neige du chemin. Elle disait que Kolochine avait une bite de 45 centimètres. Il lui a fait croire qu'en Occident où il s'est branlé plus d'une fois avec ses haltères, les athlètes hatitérophiles tout nus sont allongés sur la plage et les Nineik, avec un mètre, passent entre eux et mesurent leurs bittes. Et, sur place, elles choisissent la plus longue queue pour se faire tringler. Et moi, pendant tout l'hiver, cette bien-aimée je l'ai embrassée dans le froid et je lui ai offert les fleurs les plus chères du marché, et je l'ai couverte de cadeaux cette connasse . Naturellement, putain , je ne suis pas Kolochine, ni un haltérophile avec une bitte de cinquante centimètres, mais, Ninel chérie, c'est pas avec sa queue qu'on fait l'amour, mais avec son âme. Pour toi, connasse, j'ai trompé ma femme Svetlana, sans me cacher, prétextant que j'étais resté pour faire des heures supplémentaire au LEP, que, soi-disant, j'y dirige un séminaire sur la littérature occidentale, où je parle de Niestsche et de Camus. Comment voulez-vous que Nineika apprécie tout cela. O comme la jeunesse m'aimait. Putain, ce n'est mas un mensonge?!! Et on m'aimait au LEP comme individu et corne professeur de russe compétent et capable d'enseigner la littérature russe. Et on m'appelait familièrement et amicalement oncle Serge, car j'étais humain avec toutes ces petites putes du LEP. |
De quelle façon j'arrivais à attirer les petits enfants dans la forêt. Uniquement avec un discours humain et chaleureux. Ici, il ne faut pas jouer selon la méthode Stanislavski la vie de l'esprit humain. Ici, l'âme doit être originellement angélique et bonne pour convaincre 54 personnes d'aller, comme à l'abattoir, dans une forêt impénétrable.
Noir
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